À la découverte… … Des plus beaux amphibiens de chez nous!
Bien le bonjour cher lecteur! Pour cette 10ième édition de notre chronique, nous n’allons vous parler non pas d’un seul animal, ni même de deux espèces, mais bien de trois ravissantes bestioles que l’on retrouve autour de nous, de nos jardins aux forêts en passant par quelques massifs montagneux. De petits animaux auxquels nous ne faisons pas souvent attention, ayant le sens du camouflage, bien que bruyants lors de la saison des amours, tantôt mal-aimés, tantôt ravissant nos yeux devant tant de beauté. Vous l’aurez peut-être compris, aujourd’hui place aux amphibiens!
Ouvrons le bal avec Alytes obstetricans (l’Alyte accoucheur), un petit crapaud anthropophile très discret du fait de sa petite taille et de son chant qui ressemble à celui d’un oiseau (le hiboux petit-duc scops). Sa pupille noire fendue sur fond doré, son corps gris parsemé de points blancs et noirs sont caractéristiques. Comme tous les crapauds, il arbore de petites pustules dorsales qui peuvent dégoûter certaines personnes. Pourtant, il est complètement inoffensif et ne vous donnera pas de l’urticaire si vous le touchez par mégarde. Pas de risque donc si vous souhaitez l’embrasser, mais gare aux faux espoirs : il ne se transformera pas en prince Charmant ! Cependant, ces messieurs n’en restent pas moins galants puisqu’ils veillent sur leurs œufs seuls, en les transportant accrochés à leurs pattes arrières. Totalement terrestre, l’alyte est actif toute la nuit, et bercera votre nuit d’un “tou tou” doux et régulier. Il leur arrive de vivre à plusieurs, il n’est donc pas rare qu’ils forment de petits groupes musicaux. Alors, ouvrez l’œil autour de chez vous si jamais vous l’entendez, il apprécie la vie dans les jardins et autres lieux modifiés par les activités humaines. Par exemple, ce petit alyte squatte sous la poubelle grise de la Câlinothérapeuthe depuis plusieurs années. Très photogénique, il lui offre de beaux concerts tous les soirs de mars à septembre avec son pote de l’abri de jardin, à son plus grand plaisir <3.
Notre second sujet est le coloré Bombina variegata, de son nom vernaculaire Sonneur à ventre jaune
A la différence de son cousin à ventre rouge, celui-ci vient bel et bien de chez nous, arborant fièrement sa face ventrale dorée quand… quand il a la trouille. En effet, les couleurs vives dans le monde animal signifient souvent un danger, ce qui est assez efficace pour repousser un potentiel prédateur. Mais si cela ne suffit pas, ce petit roublard peut aussi produire un mucus irritant les yeux et à l’odeur forte, donc il n’est pas à mettre en bouche! Ne vous laissez pas avoir par ses belles pupilles en forme de cœur, le bruit qu’il peut faire peut- être vite agaçant quand on aime le calme (relatif) de la campagne et des grands espaces verts. C’est aussi un crapaud qui peut vivre relativement longtemps, de 10 à 15 ans, certains individus atteignant l’âge de 30 ans!
Malheureusement il est l’espèce la plus fragile de cet article, étant classé comme “Vulnérable” sur la Liste rouge des amphibiens de France. De plus son mode de reproduction “risqué” n’utilisant que des points d’eaux saisonniers sujets aux sécheresses le rend d’autant plus vulnérable. En effet, ce dernier pond dans de petites mares ensoleillées (voir des ornières de tracteur) dénuées de prédateurs et de concurrence, mais bien évidemment il y a toujours le risque d’assèchement de la flaque d’eau.
Concluons en beauté avec un autre amphibien, cousin des salamandres. Nous avons nommé le Triton Alpestre, Ichthyosauraalpestris. C’est un des tritons les plus communs, et le plus beau (en toute impartialité) de nos contrées (no rage les fans du Triton crêté).
Bien que ses couleurs soient majestueuses, il faut bien dire qu’il fait se retourner ses ancêtres préhistoriques dans leurs tombes, avec sa pauvre dizaine de centimètres de moyenne (même si cela est assez gros pour son genre). Il est intéressant de noter qu’ils ne retournent à la vie aquatique que pour se reproduire, toujours au même endroit, passant le reste de leur temps à vadrouiller sur les sols à végétation dense dans des milieux humides, hivernant par la même occasion sur terre, sous des roches ou du bois. Nocturnes sur terre et diurnes dans l’eau, ces minuscules prédateurs ont un large éventail d’atouts, telle que la possibilité de pouvoir rester en apnée quelques minutes en absorbant le dioxygène présent dans l’eau à travers leur peau. Mais ce sont aussi de grands voyageurs qui peuvent parfois se disperser sur plusieurs kilomètres pour coloniser un nouveau milieu, préférant flaques et petits points d’eau aux grands lacs, où moulte prédateurs les dévorent. Avec un peu de chance, comme vous le voyez sur la photo et si vous allez en filière Biodiversité en L3, vous aurez peut- être l’occasion d’en côtoyer de très près
Malheureusement, les amphibiens subissent un déclin certain, pour de nombreuses raisons: destruction de leur habitat, raréfaction des points d’eaux essentiels à leur reproduction, anthropisation de leur milieu, nouvelles maladies tels que des champignons, le changement climatique… Mais un des grands fléaux des batraciens est le trafic routier, faisant de nombreuses victimes chaque année. Cependant, des mesures sont parfois prises pour tenter de sauver ces petites bêtes, comme les crapauducs, des tunnels de passages routiers pour crapauds.
Pour finir, nous rappellerons que tous les amphibiens de France, et nous disons bien TOUS sont protégés au niveau national, ce qui signifie que nous n’avons en aucun cas le droit de les toucher, les mettre en captivité, les déplacer ou même les tuer (mais là il faut vraiment être une petite merde), même s’il s’agit d’un simple Crapaud Commun (des bisous à ces bouts de chou <3) A noter qu’il en va de même pour les reptiles, donc pas touche et laissez-les vivre, des solutions existent si jamais ils vous gênent chez vous.
A la semaine prochaine,
un Naturaliste Sociopathe et Chacha, câlinothérapeuthe
Sources (on a fait un effort de présentation aujourd’hui!):
Cours de Zoologie, L2 biodiversité, Université Claude Bernard Lyon 1, année 2018-2019.,Dr Yann Voituron
« Bombina variegata (Linnaeus, 1758) – Sonneur à ventre jaune (Le) ». Inventaire National du Patrimoine Naturel, https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/212. Consulté le 10 juin 2020.
Groupe herpétologique Rhône-Alpes. Les amphibiens et reptiles de Rhône-Alpes. LPO coordination Rhône-Alpes, 2015.
Photos de Reptiles et amphibiens, Nature. https://www.photos-alsace-lorraine.com/album/4528/Reptiles+et+amphibiens. Consulté le 10 juin 2020.
Société herpétologique de France, et al. Atlas des amphibiens et reptiles de France. 2012.
« Sonneur à ventre jaune ». Wikipédia, 7 janvier 2019. Wikipedia, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Sonneur_%C3%A0_ventre_jaune&oldid=155597429.
« Ichthyosaura alpestris (Laurenti, 1768) – Triton alpestre (Le) ». Inventaire National du Patrimoine Naturel, https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/444430. Consulté le 10 juin 2020.
« Triton alpestre ». Wikipédia, 14 mai 2020. Wikipedia, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Triton_alpestre&oldid=170846870.
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