Les échappées littéraires : La divine vérité (Nouvelle)

Bonne année à toutes et à tous ! Inaugurons ensemble 2022 avec une nouvelle échappée littéraire en partenariat avec l‘atelier d’écriture de Nouvelle de la Mission Culture. Aujourd’hui : La Divine Vérité d’Antoine Lesauvage.

On en profite pour vous rappeler que les inscription pour cet atelier (comme tout les autres de la mission culture) ont lieu chaque début d’année universitaire en septembre. Mais vous pouvez toujours vous essayer à l’écriture de nouvelle, et même être publié dans un recueil, en participant au concours Jet d’Encre avant le 19 Fevrier !

La fin. L’espoir. La fin de l’espoir. J’étais venue là pour trouver des réponses. Je recherchais une route, un chemin. Et bien j’ai fini par les dénicher ces réponses. Elles s’étalent devant moi. Tout autour de moi. Partout.

Rien. Il n’y a rien. Plus rien. Ce chemin ne mène à rien. Un cul-de-sac. Ils arrivent tous ici. Tous les chemins. Et je viens à peine de le découvrir. Quelle naïveté…


J’avais toujours cru. Cru en des valeurs. Les autres, les Hommes. Le Bien, le Juste, … Cru en des principes. Cru en quelque chose. Un ordre, même potentiellement supérieur. Je pensais qu’une recherche altruiste du bonheur suffirait. Je pensais qu’être bonne, envers moi, envers les autres, suffirait. A tort. Le doute… Le doute s’est immiscé. C’est le Monde… Les villes qui brûlent, les vies qui brûlent… Ces absurdités. Son absurdité. Il s’est agrandi petit à petit le doute. C’est humain. C’est ainsi.

Les questions ont commencé à devenir envahissantes, frappant l’esprit par à-coups. Tels des poignards. Elle ont finalement submergé ma conscience. Eh oui. Et le doute est devenu insoutenable.

C’est pourquoi je viens à toi, Ô lieu souverain ! Toi qui m’as toujours aidée. Toi qui as toujours su me consoler.

Je me souviens de la chaleur que je trouvais là, étant enfant, et cela alors même que ta structure – tout en pierres – conserve la fraîcheur. Je me souviens aussi de la lumière qui paraissait tout englober alors même que les rayons du soleil ne pénétraient qu’à travers les quelques vitraux colorés placés ça et là. Et le parfum des bougies… Et l’encens pour les jours de fête ! Et la musique ! Comment ai-je pu oublier la musique ? Les orgues et leur majestuosité. Une sonorité que rien d’autre n’a su – pour moi – égaler.

Ce n’est donc pas un secret et j’ose ici l’avouer : je t’ai toujours admiré. Admiré pour ta forme comme pour ta contenance. Admiré pour cette architecture qui reste splendide peu importe le style ou l’époque. Ses voûtes célestes, parfois si hautes que je me demandais comment les Hommes du passé avait pu bâtir pareils édifices. Le passé… Toute cette Histoire qui t’emplit. Empreinte de spiritualité.

Mais il n’est maintenant plus question du passé mais bien du présent. Et du futur, s’il existe.

Toi qui est la maison de Dieu, je t’implore : Aide moi ! Sauve moi… Sois mon phare !

Le silence… C’est vrai que ça a toujours été un lieu silencieux. Aujourd’hui pourtant, c’est pesant.

Pas de lumière. Pas d’illumination. Pas de révélation… C’est pesant.

Rien. Il n’y a rien. C’est le vide. Non, c’est le doute.

Il m’emporte. Il l’emporte. Bravo.

Rien. J’ai donc trouvé la réponse. Bien. Qu’on m’érige donc là en héroïne. Héroïne de l’humanité, moi qui détiens la vérité.

Je monte sur mon piédestal et me fige au milieu de la nef. Les yeux vers le sol, mes bras enlacent mes jambes.

Rien. Je vais maintenant devoir vivre avec ça.

Antoine Lesauvage


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