Cent « j’aime » qui en disent long

« Connais-toi toi-même », vous connaissez ? Abandonnez la philo : un ordinateur et une poignée de likes peuvent le faire pour vous. Par contre, ça sera pour vous servir de la publicité… ou pire.

Vous savez sans doute qu’une part importante d’entreprises qui proposent des services, des applications ou des articles gratuits vivent de la revente des données qu’elles collectent sur leurs utilisateurs. Mais qu’en font-elles ? Quelles informations s’y cachent ? Réponse : votre personnalité.

Allo allo monsieur l’ordinateur1

« Perceiving and judging other people’s personality traits is an essential component of social living (1, 2). People use personality judgments to make day-to-day decisions and long-term plans in their personal and professional lives, such as whom to befriend, marry, trust, hire, or elect as president (3). The more accurate the judgment, the better the decision (2, 4, 5). »2

Pour vous le traduire : percevoir et juger la personnalité des autres est un composant essentiel de la vie sociale ; nous utilisons ces jugements chaque jour dans nos décisions et plans à long terme, tant dans notre vie professionnelle que personnelle, comme avec qui nous chercherons à être amis, à nous marier, à qui nous ferons confiance, qui nous embaucherons, ou élirons comme président. Plus le jugement est précis, et meilleur est la décision. Je laisse les liens dans la mesure où ils pointent vers d’autres études soutenant les affirmations présentées.

Bien qu’on pourrait croire qu’il s’agit d’une compétence exclusive à notre cerveau, l’étude montre une précision supérieure de l’algorithme, quelle que soit la proximité de la personne qui juge votre personnalité, sitôt que la quantité de likes que vous fournissez augmente.

Avec plus de 60, il bat vos amis, et avec plus de 150, votre famille. Pour être plus précis, voici un graphique tiré de l’étude :

Figure 1 : http://www.pnas.org/content/pnas/112/4/1036.full.pdf, page 3

Le jugement de l’algorithme sur la personnalité du sujet est comparé à celui obtenu avec un questionnaire de 100 questions permettant de la déterminer que le sujet a rempli lui-même. On fait remplir ce même questionnaire aux collègues, amis, etc. du sujet et on compare de la même manière.

« Big five »3

La personnalité est définie ici selon un modèle en cinq points nommé « Big five personality traits » : cette description en cinq axes de la personnalité est très utilisée de nos jours en psychologie. Les axes sont :

  • Ouverture, sous-entendu d’esprit (openness) ; imagination, capacité à chercher, accepter de nouvelles idées, à tenter de nouvelles choses.
  • Amabilité (agreeableness) : capacité à prendre soin des autres, à avoir de l’empathie, volonté d’aider, de soutenir les autres.
  • Extraversion (extraversion) : la capacité à rechercher la compagnie des autres, l’attention.
  • Capacité à être consciencieux (conscientiousness) : capacité à être autonome, organisé, tendance à avoir un comportement cadré, planifié, davantage que spontané.
  • Névrose (neuroticism) : capacité à éprouver des émotions négatives aisément, comme la colère, l’anxiété, la dépression… Une personne très névrosée est très sensible/nerveuse.

Comme on peut le voir, la précision est variable selon les traits de personnalité explorés. Ainsi, l’ouverture est la plus aisée à diagnostiquer, quand la névrose est la plus complexe. L’étude remarque que les jugements humains sont à peu près à l’opposé : il est assez facile de dire d’une personne si elle est sensible, quand il est beaucoup plus dur de juger son ouverture d’esprit, par manque de facteurs observables : les humains ne sont donc pas tout à fait dépassés (ouf).

En conclusion

Et ces profils, à quoi peuvent-ils bien servir ? Intégrées dans des modèles marketing, ils permettent de concevoir des messages à même de vous toucher, pour que vous soyez séduits par ce superbe baril de lessive, ce bel iPhone à 640 000 € ou même, de façon plus étonnante… ce candidat à la présidentielle4 qui ne vous intéressait pas a priori.

Elles peuvent également être utilisées par les assurances pour estimer le risque qu’elles courent à vous couvrir5 (une personnalité très portée sur l’ouverture et l’extraversion pouvant par exemple prendre plus de risques que l’inverse), et, à l’avenir, pourraient peut-être être utilisées pour juger d’un employé avant de l’embaucher. Qui voudrait d’un névrosé non consciencieux ? (À part nous bien entendu !)

1 : https://www.youtube.com/watch?v=lNI9falAtqY : ne me remerciez pas.

2 : http://www.pnas.org/content/112/4/1036 : tiré de l’étude

3 : https://en.wikipedia.org/wiki/Big_Five_personality_traits et https://www.verywell.com/the-big-five-personality-dimensions-2795422

4 : https://www.theguardian.com/technology/2017/oct/26/cambridge-analytica-used-data-from-facebook-and-politico-to-help-trump

5 : https://www.theguardian.com/technology/2016/nov/02/admiral-to-price-car-insurance-based-on-facebook-posts

Votre ordinateur, cette cellule bourrée d’organites

Il y a des jours, comme ça, où on se lève en se disant « Hé ! Et si je faisais un article sur les systèmes d’exploitation ? ». En fait, j’ai surtout adoré ce comic de xkcd (https://xkcd.com/676/) et je voulais vous en parler. Alors, de quoi qu’il cause ?

Je suppose que vous connaissez tous le terme processeur : la partie de l’ordinateur chargée de réaliser tous les calculs nécessaires à son fonctionnement. La manière dont ils réalisent les calculs et les instructions qu’on peut leur demander sont définies par leur architecture : ici, l’architecture du processeur concerné est « x64 » plus exactement « x86-64 ».

Sans trop rentrer dans les détails compliqués :

  • L’architecture x86 a été nommée d’après le processeur Intel 8086 en 1978. C’est celle qui a vu le développement de l’informatique grand public.
  • L’architecture x86-64, parfois abrégée en x64, est la version 64 bits de l’architecture x86. Elle permet entre autres de gérer des quantités de mémoire vive supérieure (au-delà de 4 Go). Elle est relativement récente puisqu’elle a été introduite en 2000 par AMD.
  • Une autre architecture très répandue : ARM ; c’est celle que tous les mobiles (smartphones, tablettes) emploient. Elle existe également en version 32 et 64 bits.

Illustration 2: schéma de la machine de Turing

Mais à quoi sert ce processeur ? On avait parlé dans un article précédent (et ui tout est lié) de la machine de Turing. Je vous mets un petit schéma bilan pour les deux du fond qui suivent pas (je vous ai vus !)

Eh bien, un processeur, c’est un peu la tête de lecture, la table de transition, son « langage » étant défini par son architecture. Si vous vous demandez ce que devient le ruban, c’est la mémoire vive qui en fait office. Vous savez, la RAM, comme dans « ça rame » ?

Bon, on ne devrait utiliser ce terme que dans un cas précis : quand cette brave RAM est complètement saturée parce que vous avez essayé de lancer Gimp, LibreOffice, Firefox, Thunderbird en même temps que vous faisiez un rendu sous Blender (si vous ne voyez pas de quels logiciels il s’agit je vous laisse cliquer sur leur nom pour voir leur fiche Wikipédia).

Mais je m’égare (a, faubourgs de Carthage) : revenons au sujet. Si notre machine de base est complète, alors à quoi sert tout le reste de ce qui est évoqué dans la BD ? Si vous avez regardé la vidéo du second article, vous sauriez qu’il est possible de concevoir une machine de Turing universelle, capable de faire fonctionner ce que n’importe quelle autre machine de Turing pourrait faire fonctionner.

Eh bien, c’est sur ce principe qu’a été conçu l’informatique moderne, pour qu’un programme puisse s’exécuter sur plusieurs ordinateurs au lieu d’un. C’est le rôle de tous les composants qu’on va évoquer maintenant ! On parle, à ce sujet, d’ « abstraction ».

XNU est le noyau du système d’exploitation qu’utilise Randall (l’auteur de xkcd), à savoir macOS. Les autres noyaux communs sont Windows NT (je vous laisse deviner à quel système il appartient…) et Linux (base des systèmes GNU/Linux mais aussi… d’Android !). Le noyau traduit les demandes qu’il reçoit en instructions pour le processeur. Vous comprenez maintenant pourquoi on ne peut pas installer « simplement » Windows 10 x64 sur une tablette par exemple : le noyau transmettrait des instructions x86-64 à un processeur ARM, qui ne comprendrait rien. Le noyau Linux d’Android, vous l’aurez compris, a été adapté pour les processeurs ARM (sans quoi il ne marcherait pas mieux).

Le noyau répond à un jeu d’instructions nommé POSIX : le sens de l’acronyme importe peu, mais c’est une norme définie pour assurer une compatibilité entre les systèmes descendant d’Unix. Encore un mot que vous comprenez pas ? Well : Unix, c’est le papi des systèmes d’exploitation. Ses petits-enfants sont, entre autres, macOS et le monde foisonnant des GNU/Linux.

POSIX prend ses instructions auprès de Darwin, un système d’exploitation minimal qui est commun à tous les OS d’Apple (tvOS, watchOS, macOS, etc.). Avantage : le développement de ces systèmes est simplifié. Darwin prend ses ordres auprès de macOS.

Mais on ne s’arrête pas là ! En effet, il est sur une page web et il utilise Firefox. Il s’avère que les navigateurs utilisent également un « noyau », qu’on nomme ici « moteur de rendu ». Son travail est de transformer le langage de conception des sites web (enfin, les : CSS pour la mise en forme, HTML pour la structure et JavaScript pour les interactions) en instructions compréhensibles par le système (qui traduira pour Darwin, qui traduira pour POSIX, qui traduira pour le noyau, qui traduira pour le matériel)

Illustration 3: récapitulatif des moteurs de rendu par navigateur & système

Je vous ai fait un petit tableau pour voir un peu quel navigateur utilise quel moteur de rendu. Vous remarquerez que j’ai écrit Android dans la ligne « ARM » au lieu de « OS mobiles » : en effet, sur iOS, il est tout bonnement impossible d’employer un moteur de rendu différent de celui de Safari ; tous les « navigateurs » pour iOS demandent donc à Safari le rendu des pages. Pour votre culture perso, Blink est dérivé de Webkit ; comme vous le remarquerez, ça laisse donc peu de moteurs de rendus différents, ce qui n’est pas sans poser problème… mais ça, on en parlera dans un autre article : finissons celui-ci.

Je reprends à SFR sa catchphrase : et c’est pas fini ! En effet, Randall a la mauvaise idée de regarder une vidéo en flash. Cette techno, appréciée pendant un temps, s’est transformée depuis une paire d’années en cancer du web à éliminer.

En effet, Flash constitue en quelque sorte un moteur de rendu dans le moteur de rendu pour interpréter les objets flash qu’on trouve parfois encore sur certains sites web. C’est donc particulièrement lourd ; et c’est en plus dangereux quand on sait que Flash est bourré de failles de sécurité. Il ne peut pas être isolé proprement comme le sont vos pages web, en tant que moteur de rendu, et laisse donc la porte ouverte à des attaquants pour faire des vilaines choses à votre ordi. Sad.

Je vous ai réalisé un joli schéma pour résumer ce qu’on a vu dans le cas de Randall :

Illustration 4: un petit résumé des couches de l’oignon

Je suppose que le titre vous est plus clair maintenant !

Le psoriasis, l’étrange rébellion épidermique !

Toutes les questions qui nous démangeaient sur le psoriasis!

Alors qu’un étudiant lambda se promenait à la faculté, il aperçut une personne atteinte de psoriasis. Ne connaissant pas cette maladie, voilà qu’il s’est mis à l’éviter comme la peste ! Mais plutôt que de rester dans l’ignorance, il demanda à Lampeman de contacter notre médecin en herbe du CQFD afin d’en apprendre un peu plus. Voici donc le résultat du riche et intéressant débat entre Lampeman et Doc’ !

Retrouvez en fin d'article une superbe infographie sur le psoriasis !

– « Le pso … quoi ? Doc’, éclaire moi ! »

Le psoriasis est principalement connu pour ses effets visibles sur le corps. En effet, cette maladie inflammatoire chronique et auto-immune est responsable de l’apparition caractéristique de plaques rouges irritantes accompagnées de squames dus à l’accumulation de peaux mortes. Ce principal symptôme est la conséquence d’un dérèglement du renouvellement des cellules épithéliales. En règle générale, ces dernières se renouvellent tous les 28 jours. Chez les personnes atteintes de psoriasis, le renouvellement se fait tous les 3 à 6 jours ! Ainsi, l’hyperactivité du système immunitaire induit une inflammation de la peau.

Plus en détails, le psoriasis trouve son origine dans des perturbations de mécanismes variés, dans des facteurs génétiques mais aussi des facteurs immunologiques.

Tu pourras en apprendre plus ici !

Il existe plusieurs formes de psoriasis mais le plus fréquent est celui dit « en plaques ». Ces dernières peuvent apparaître partout sur le corps. Cependant, certaines zones telles que les coudes, les genoux, le cuir chevelu, les ongles et le visage, sont plus susceptibles d’être couvertes.

Pour découvrir toutes les formes existantes, 
tu peux cliquer ici !

La quantité et la sévérité des plaques sont révélatrices de l’évolution de la maladie. Les patients remarquent cependant l’apparition d’épisodes de poussées de quelques semaines à plusieurs mois. Chez certains, l’épisode se révèle être l’histoire de toute une vie. Ces périodes sont donc très variables puisque le psoriasis est favorisé par certaines conditions telles que le stress, les traumatismes cutanés, les saisons froides et les médicaments. Ainsi, plusieurs facteurs environnementaux sont déclenchants ou aggravants mais ne sont en aucun cas responsables du psoriasis.

Bien que le psoriasis soit majoritairement composé de symptômes visibles, l’une des formes les plus graves de cette maladie est le « rhumatisme psoriasique » touchant les tendons et les articulations. Le psoriasis peut également être lié au développement d’autres maladies chroniques

Regarde donc ici mais aussi ici pour en savoir plus !

– « Mais alors, est-ce-que ça se soigne ?
Est-ce-qu’on guérit doc’ ? »

Il n’existe actuellement aucun moyen de guérison contre le psoriasis. Néanmoins, grâce à la découverte de traitements, l’avancée de la science et de la médecine a permis le contrôle des poussées de psoriasis.
La multitude de traitements disponibles permet aux patients de pratiquer une thérapie personnalisée : le traitement doit être adapté à chaque personne car il n’existe pas une seule et unique forme de psoriasis universelle !
Ainsi, pour soigner le psoriasis, le médecin et le patient conviendront d’une thérapie parmi notamment :
les biothérapies

les crèmes hydratantes

les cures thermales

les dérivés de la vitamine D

la photothérapie

les traitements locaux : la corticothérapie

les traitements oraux spécifiques


– « Doc’, J’ai déjà eu quelques plaques rouges qui démangent … »

Souvent confondu lors d’un examen clinique avec l’eczéma, la dermatite atopique et même la varicelle chez les plus petits, il existe néanmoins des moyens infaillibles pour confirmer la présence du psoriasis tels que la biopsie et les conclusions d’analyses sanguines.
En ce qui concerne le jugement de gravité, le médecin utilise trois critères : la surface de la peau atteinte, le PASI (Psoriasis Area and Severity Index) mais aussi l’estimation de la qualité de vie.


-« Leur vie ne doit pas être facile psychologiquement et socialement ! »

Il est évident que le psoriasis impacte plus ou moins les patients en fonction de l’évolution et des caractéristiques de la maladie. Le rapport aux autres peut être modifié et les personnes atteintes peuvent développer un réel handicap social. De simples gestes et de simples pensées peuvent alors devenir une vraie torture au quotidien, comme par exemple l’idée de transmettre la maladie à son futur enfant ! Il est également malheureux de constater une ségrégation existante dans l’accès à certains loisirs comme la piscine…
Financièrement, lorsque le psoriasis dure et qu’il apporte de grosses conséquences, il peut être traité comme une ALD (affection longue durée) permettant le remboursement total des soins par la Sécurité Sociale.

Les patients ont généralement beaucoup plus de mal à assumer les conséquences physiques visibles (sur le visage ou sur les mains), ce qui peut parfois provoquer un réel manque de confiance en soi.
Ces problèmes ont donc un impact social. Malheureusement, il se peut aussi qu’il y ait des conséquences au travail, au sein d’un couple mais aussi dans la manière de se vêtir, de se raser, de se parfumer et même de s’assumer !


–  » Pourtant, Cara Delevingne, Kim Kardashian et Britney Spears vivent avec et se montrent même en public !
Comment est-ce-que les malades surmontent tout ça doc’ ? « 

Cara Delevingne est atteinte par le psoriasis.
Cara Delevingne est atteinte par le psoriasis.

Il faut d’abord lutter contre les démangeaisons ! Parce-qu’un mannequin qui défile tout en se grattant … on a vu plus glamour et professionnel ! Mis à part le mannequinat, beaucoup de personnes optent pour le maquillage mais la vraie façon de bien vivre avec est d’abord de s’assumer et d’informer l’entourage. En effet, il est nécessaire de modifier le regard des gens afin d’aider les personnes atteintes par le psoriasis à se sentir mieux dans leur peau.


– « Doc’, tu sais j’ai entendu pas mal d’idées reçues à propos du psoriasis, confirmeras-tu ou non ? »

«  Le psoriasis est une maladie contagieuse »

Définitivement, non ! N’ayez crainte, vous pouvez admirer et toucher les plaques sans pour autant en avoir le double le lendemain !

« Le psoriasis est une maladie psychologique »
Encore une fois, la réponse est non. C’est une maladie dite, épi-génétique : elle implique des facteurs génétiques ET environnementaux. Ainsi, le psoriasis peut être héréditaire.

« Le psoriasis touche uniquement les parties externes de la peau »
Décidément, la réponse est une fois de plus négative puisque le psoriasis peut également toucher les muqueuses et qu’il est associé à des facteurs de risques cardiovasculaires. Par conséquent, une prise en charge complète est nécessaire !

« Le psoriasis fait perdre les cheveux »
Uniquement si le patient se gratte intensément et qu’il arrache les plaques présentes au niveau du cuir chevelu. Le psoriasis n’est donc pas responsable directement d’une perte de cheveux.

Manuela.
Cet article a trouvé ses sources sur ces deux sites, que je te laisse découvrir à ton tour : l’Association Pour la Lutte Contre le Psoriasis  ainsi que le dossier « Le psoriasis en 20 questions » !


Et pour les plus flemmards d’entre vous ou juste en guise de résumé, voici une affiche très intéressante:

Tout Savoir sur le Psoriasis
Tout Savoir sur le Psoriasis

 

A la nuit à la BU, collectionne les maladies et fais bosser la Sécu ! (5h)

Oùo parle de la cohabitation à une dizaine dans sept mètres carré.

L’article science de 4h du mat, bonne chance_ Nuit de la BU (4h)

Ton paquet de cartes, il est unique ! #52!

                Prend un jeu de cartes classique (52 cartes), mélange-le : les cartes sont dans un ordre bien précis. La chance qu’un autre jeu soit trié dans ce même ordre est plus qu’infime. On vous promet de tous arrêter le café si ça vous arrive !

Toujours pas convaincu ? Faisons quelques petits calculs.

On veut voir combien de possibilités de combinaisons différentes il y a dans un jeu de cartes classique.  (Ouais on s’éclate au CQFD !)

Comment on fait ? On t’explique !
Donc, on résume simplement : pour la première carte, il y a 52 possibilités, pour la deuxième 51, pour la suivante 50 etc… Jusqu’à la dernière restante.
On a donc 52 x 51 x 50 x … x 1 = notre nombres de combinaisons possibles ! Ce qu’on appelle donc en mathématiques Factorielle de 52 (noté « 52! »).

Combien ça fait ? Oh, pas grand chose:
80658175170943878571660636856403766975289505440883277824000000000000

Pour simplifier cela nous donne vulgairement 8,06 x 10e67 ! (Donc un 8 avec 67 « 0 » derrière !),

Mais on vous connaît bande de sceptiques, « Ouais ça a l’air grand ! » vous allez nous dire ! Et bien c’est même bien plus grand que tout ce que vous pouvez imaginer ! Ames sensibles s’abstenir, car Scott Czepiel, scientifique américain, va vous aider à le comprendre. (vous arrivez à prononcer le nom de famille vous ?)
En espérant qu’à cette heure tardive il vous reste assez de neurones pour réfléchir, voici le plus gros mindfuck de votre journée ! Accrochez-vous, vous êtes prévenus !

C’est parti, on va faire une expérience, attendre 8,06 x 10e67 secondes (j’espère que vous avez du temps devant vous) !

Alors, on se place à un coin de la terre… Puis on attend un milliard d’années. Après ce milliard d’années on fait un pas… Puis, on attend encore un milliard d’années, et ainsi de suite ! A ce rythme, faites le tour du monde !

Après avoir fait le tour du monde, à votre avis, a-t-on assez attendu ? Et bien non, malheureux ! Il vous restera encore 8,06 x 10e67 secondes à attendre. (Non, non on s’est pas trompé c’est juste que vous avez attendu trop peu de temps pour que ce soit significatif 😉 )

Compliquons un peu l’expérience : vous allez continuer de faire le tour du monde à un rythme d’un pas par milliard d’années, seulement, à chaque fois que vous aurez fait le tour du monde, retirez une goutte d’eau de l’océan Pacifique. Quand, à force de retirer goutte par goutte, toute l’eau de l’océan Pacifique aura disparu, (j’espère que vous êtes encore d’attaque parce que ça va piquer !) posez un mouchoir par terre.

En estimant que l’océan Pacifique se remplit à chaque fois que vous posez un mouchoir par terre, réalisez l’expérience complète encore et encore jusqu’à ce que votre pile de mouchoir atteigne le Soleil, vous aurez encore 8,06 x 10e67 secondes à attendre ! (#tristesse)

(Rassurez-vous, on y arrive !)

Si vous répétez toute cette expérience 1000 fois, vous aurez un tiers de votre quête complété ! Plus que 5,38 x 10e67 secondes à attendre à partir de ce point.

Si vous le voulez bien, on va accélérer un peu les choses.

Pour finir votre périple, effectuons une deuxième expérience (pour les vétérans !).

Je rappelle pour ceux qui auraient du mal à 4h du mat que pour un grand nombre de tirages, il n’est plus question de chance mais de lois statistiques !

A intervalle d’un tirage par milliard d’années, tirez 5 cartes aléatoirement.
Si votre tirage correspond à une quinte flush royale (10-Valet-Dame-Roi-As de même couleur), achetez un ticket de loto.
Si le ticket que vous avez acheté est gagnant, vous aurez alors le droit d’ajouter un grain de sable dans le Grand Canyon.
Une fois que le Grand Canyon sera rempli de sable, retirez une pierre à l’Everest.
Il vous faudra faire cette expérience 256 fois pour que vous arriviez ENFIN à bout de votre quête et que votre compteur arrive à 0.

 

Pour une explication plus poussée des calculs, vous pouvez vous rendre sur le site de Scott Czepiel :
http://czep.net/weblog/52cards.html

 

Yann.

Et ron et ron petit patapon _ Nuit à la BU (2h)

Nous sommes discrets telles des panthères (ou pas)

Voilà, il est 2h, l’heure à laquelle ma petite panthère domestique doit réclamer sa pitance à coups de miaou et de ronrons dans les oreilles.

Et d’ailleurs (transition de malade) le ronronnement reste un des plus grands mystères chez nos amis félins, mais aussi la base de la « Ronron-thérapie » développée par Jean-Yves Gauchet, vétérinaire à Toulouse. Alors comment ça marche ?

Commençons par le commencement, qu’est-ce que le ronronnement ?

Beaucoup de théories sont évoquées quant à l’origine anatomique de ce bruit. L’une des plus probables serait la contraction rapide des muscles du larynx et du diaphragme. Les chats auraient donc un réseau neuronal contrôlant cette action toutes les 30 secondes. La glotte se déplace alors légèrement, bloque le conduit vocal moins d’une seconde et la pression provoque l’ouverture et la vibration des cordes vocales, donnant ce son apaisant.

Une autre possibilité serait la vibration du ligament de l’os hyoïde qui relie la clavicule à la gorge provoquant des mouvements alternatifs d’air dans l’appareil respiratoire. Enfin, certains scientifiques évoquent également la vibration d’une veine amenant le sang vers le cœur sous l’action de certains muscles. Ce phénomène serait amplifié par les bronches, la trachée et les sinus, comme des caisses de résonance.

Image_Ronron1

Alors à quoi sert ce ronronnement au chat ?

En effet, on est en droit de penser que si cette action a été conservée chez de nombreux félins, cela doit apporter un avantage évolutif à ces animaux.

« le ronronnement chez les juvéniles, lors de la tétée, pour signifier leur bien-être et chez la mère pour leur signaler sa présence »

On retrouve le ronronnement chez les juvéniles, lors de la tétée, pour signifier leur bien-être et chez la mère pour leur signaler sa présence (eh oui ils sont aveugles les petiots). S’il disparaît chez les autres félins, tous les chats domestiques conservent cette aptitude à l’âge adulte, probablement à cause de leur lien avec nous.

Nous retrouvons chez nos amis à quatre pattes le ronronnement de bien-être, durant les séances câlin, mais également celui de demande (très probablement pour nous amadouer quand ils veulent manger, les salopiauds) et celui d’apaisement. Ce dernier est assez spécial dans le sens où il est émis durant les moments de douleur de l’animal, pour se rétablir plus vite.

En effet les vibrations solliciteraient les corpuscules de Pacini à la surface de la peau, déclenchant la production d’endorphines, lui permettant de récupérer plus vite en oubliant la douleur.

D’après une étude de 1950, à fracture égale, les chats récupèreraient trois fois plus vite que tout autre animal. Le ronronnement serait donc un booster de défenses immunitaires, un soutien psycho-moteur et un puissant anti-stress.

Mais est-ce que cela fonctionne avec nous ?

D’après certains scientifiques, oui. Nous captons ces vibrations via notre tympan mais également via notre peau. Le ronronnement étant émis dans des fréquences basses (20-50 Hz), nos corpuscules de Pacini sont réceptifs à ce son, envoyant un message nerveux apaisant à notre cerveau. Quant à la faculté de récupération attachée, le système de vibrations est utilisé par certains kinésithérapeutes pour accélérer chez leurs patients la cicatrisation osseuse.

Alors plus d’excuses de maladie, allez faire un câlin à votre chat, il vous le rendra bien. Bon sur ce, je me sens fébrile, je vais regarder des lolcats. Miaou à vous !

Alix

Bibliographie

http://wamiz.com/chats/conseil/le-ronronnement-du-chat-4393.html

http://www.huffingtonpost.fr/2013/01/14/ronron-therapie-les-bienfaits-du-ronronnement-des-chats-sur-le-moral-le-stress-insomnie-anxiete-chat_n_2470461.html

http://wamiz.com/chats/actu/le-ronronnement-du-chat-un-veritable-medicament-3127.html

http://www.maxisciences.com/ronronnement/ronronnement-du-chat-comment-et-pourquoi-les-chats-ronronnent-ils_art30849.html